Dernière modification: 03/11/2023
Maintenir une machine à l’arrêt lorsque des personnes sont présentes dans des zones dangereuses est l’une des conditions les plus importantes de l’utilisation sûre des machines et, par conséquent, l’un des principaux objectifs du concepteur et de l’utilisateur de la machine.
Dans le passé, les concepts de « machine en fonctionnement » et de « machine arrêtée » étaient généralement sans ambiguïté.
- En fonctionnement lorsque ses éléments mobiles ou certains d’entre eux sont en mouvement ;
- Arrêtée lorsque ses éléments mobiles étaient au repos.
L’automatisation des machines a rendu la relation entre « fonctionnement » et « mouvement », d’une part, et « arrêt » et « au repos », d’autre part, plus difficile à définir.
L’automatisation a également augmenté le risque de démarrage inopiné et un nombre important d’événements dangereux se sont produits lorsque des machines, arrêtées pour des travaux de diagnostic ou des actions correctives, ont démarré inopinément.
La norme technique de référence est la norme ISO 14118 « Sécurité des machines – Prévention de la mise en marche intempestive », dont la dernière édition date de 2017. Elle définit les méthodologies à suivre pour pénétrer, en toute sécurité, dans une zone dangereuse de la machine.
La règle générale est l’isolation et la dissipation d’énergie. En d’autres termes, avant de pénétrer dans une zone dangereuse, l’équipe de maintenance doit ouvrir le sectionneur électrique général, ouvrir la vanne pneumatique manuelle (normalement 3/2) requise comme premier élément d’un système de distribution pneumatique de machine, et arrêter l’unité hydraulique. Le cas échéant, le train de gaz doit être mis dans un état d’énergie zéro.
En d’autres termes, pour garantir un démarrage inopiné, il faut établir un état d’énergie zéro. Toutefois, cela n’est pas toujours possible :
[ISO 14118: 2017] – 4.3 Autres moyens d’empêcher un démarrage inattendu (involontaire).
Si le recours à l’isolation manuelle et à la dissipation d’énergie n’est pas approprié pour des interventions fréquentes de courte durée, le concepteur doit prévoir, en fonction de l’évaluation des risques conformément à la norme ISO 12100, des fonctions automatiques contrôlées supplémentaires (voir la clause 6) pour empêcher un démarrage inattendu.
D’autres moyens sont donc détaillés, comme l’utilisation de clés verrouillées. Toutefois, il s’agit plus de l’exception que de la règle, et ils doivent faire l’objet d’une évaluation des risques afin de déterminer s’ils sont appropriés.
L’un des aspects importants ajoutés dans l’édition ISO est la déclaration suivante :
[ISO 14118: 2017] 6.3.2 Ordre d’arrêt maintenu engendré par un dispositif de commande d’arrêt (niveau A)
Le système de commande doit être conçu de manière que les ordres d’arrêt engendrés par le dispositif de commande d’arrêt aient la priorité par rapport aux ordres de mise en marche. Pour empêcher la mise en marche intempestive (inattendue) due à la génération involontaire d’ordres de mise en marche (y compris ceux engendrés à l’intérieur du système de commande lui-même), l’organe de service permettant de commander l’arrêt (ou le dispositif de commande d’arrêt) peut être maintenu dans sa condition d’arrêt. Selon l’évaluation du risque, le maintien en condition d’arrêt peut être réalisé au moyen:
— d’un dispositif de commande d’arrêt à accrochage mécanique ou à clé, qui délivre un ordre d’arrêt maintenu jusqu’à ce qu’il soit réarmé manuellement;
NOTE La fonction d’arrêt d’urgence ne peut être considérée comme une mesure de prévention de mise en marche intempestive telle que décrite dans l’ISO 12100 (voir également ISO 13850:2015, 4.1.1.2).
En d’autres termes, il n’est pas correct d’utiliser la fonction d’arrêt d’urgence pour pénétrer dans une zone dangereuse de la machine et effectuer un travail de maintenance ou même pour des vérifications opérationnelles rapides.
Une bonne solution consiste à utiliser des clés interverrouillées.